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CHANTS SACRES MELKITES

Le chant de l'Eglise melkite - nom arabe de l'Eglise impériale byzantine, dérivé du syriaque malka , roi - appartient aux liturgies proches orientales.

Il est donc pratiqué dans une région constituant une véritable mosaïque de civilisations.

Rappelons que cete Eglise grecque de Phénicie est née dans un lieu d'intenses activités religieuses, philosophiques, poétiques, juridiques, grammaticales, rhétoriques, philologiques, où l'hébreu,l 'araméen, le grec, le latin, l'arabe se côtoyaient jusque dans la rue - et où les civilisations de l'Antiquité tant orientales qu'occidentales tentent encore de survivre,en dépit du temps, à l'insu des hommes.

Ces poésies tirées des Canons des Pères de l'Eglise (9° ode) et consacrées à la Mère de Dieu, se ratachent par divers aspects à des traditions très anciennes.

Que le texte soit grec ou arabe, on y trouve ces micro-intervalles caractéristiques des théories musicales antiques, qui seront traduites en syriaque, puis du syriaque en arabe, ou directement du grec en arabe.

On y observe ce diatonisme pythogoricien, bien décrit au ll¡ siècle par Nicomaque de Gerase et Théon de Smyrne.

Comme si Soeur Marie Keyrouz suivait le traité de Porphyre de Tyr (Bar Malkan, III° siècle), le son n'est jamais vraiment figé, telle une cellule, il se dilate, se contracte, se colore.

On ne parlera pas de division numérique du demi- ton, mais plutôt d'une vibration, d'une palpitation naturelle du son, mu par la phonation.

Codifié autant dans la théorie que dans la pratique, cela constitue d'une émotion allant de l'humilité à la jubilation.

Quand l'enthousiasme dépasse la conscience, pour tendre vers le Beau Ultime du logos, celui de l'Evangile de saint-Jean. Même si le chant se déploie sur deux octaves et une quarte (chants 4, 9 et 14), la structure fondamentale du tétracorde n'est jamais abandonnée, ni le caractère spécifique de chaque mode, par exemple dans les chants 7 et 10, la mélodie (dans le 4° mode) reste souvent suspendue sur un Mi baissé, instable, exprimant le surnaturel du mystère de l'Annonciation, de l'Incarnatian et de la Pentecote.

De même, dans les chants 3, 9 et 13, le 1er mode dit la joie de la Naissance et de la Résurrection du Christ, comme de l'Assomption de la Vierge.

Sœur Marie Keyrouz